Le deuil bouscule nos vies et fragilise notre équilibre psychologique, remettant ainsi en question les fondements mêmes de notre existence. Il est d’autant plus difficile à vivre lorsqu’il survient de manière brutale et inattendue. C’est pourquoi la MOCF accompagne les orphelins et les familles endeuillées sur ce douloureux chemin avec l’aide de ses bénévoles, mais souhaite renforcer cet accompagnement.
Qu’est-ce que le deuil ?
Épreuve ultime à laquelle nous sommes tous confrontés un jour, le décès d’un proche nous laisse dans un profond désarroi : c’est l’état de deuil.
Un long et douloureux processus
Le deuil, c’est l’état affectif douloureux dans lequel nous plonge la mort d’un être aimé. Le terme désigne aussi le processus de reconstruction émotionnelle qui fait suite à cet évènement traumatique.
Véritable séisme au sein des familles, la perte d’un proche est source de souffrances à la fois psychiques (dépression, crises d’angoisse, pensées suicidaires) et physiques (troubles du sommeil, épuisement constant, maux de tête, perte d’appétit). Ces troubles entraînent une forte altération des conditions de vie.
Au-delà de la sphère privée, le deuil est également un évènement social qui modifie la perception de la personne endeuillée sur son environnement, et change le regard que l’autre lui porte.
Alors, comment surmonter l’épreuve et continuer à avancer malgré le sentiment de vide et de détresse ? À la MOCF, nous plaçons l’accompagnement des familles endeuillées au cœur de notre activité d’aide aux orphelins et de protection de l’enfance. Parce que nous savons que le deuil est un long et douloureux processus dans lequel le temps et une écoute bienveillante jouent un rôle essentiel, une assistance doit être nécessaire.
Les étapes du deuil
Plusieurs spécialistes ont tenté de définir les grandes étapes du deuil. On peut distinguer 5 phases :
- Le déni : la personne nie la réalité, se retrouve dans un état de sidération
- La colère : la personne se révolte, cherche des coupables à la mort de l’être aimé
- La négociation : la dissonance cognitive empêche la personne d’accepter la réalité, la conduisant à marchander, de manière irrationnelle, le retour du défunt
- La dépression : la perte de l’autre entraîne une tristesse infinie, qui doit faire l’objet d’une attention accrue
- L’acceptation : c’est l’étape de la reconstruction, la personne admet la réalité et choisit de continuer à vivre avec l’absence de l’être aimé
Ces étapes ne sont bien évidemment pas vécues par tous de la même façon. De nombreux facteurs peuvent en modifier le cours : pathologie préexistante, isolement social, environnement, intensité du lien avec le défunt, circonstances du décès… ou tout simplement l’âge.
Un enfant ne vit pas l’épreuve du deuil de la même façon qu’un adulte. Il doit donc impérativement faire l’objet d’un accompagnement adapté. Ainsi, la MOCF souhaite diriger dans un premier temps les personnes endeuillées vers des structures spécialisées, telles que vivre après le deuil. Notre objectif : aider les orphelins et les personnes en situation de veuvage à surmonter ce drame.
Accompagner le deuil, mission de solidarité sociale de la MOCF
Dans notre société occidentale où la mort demeure un sujet tabou, le deuil est considéré comme une épreuve intime, familiale, qui se gère dans le cercle privé. Pourtant un accompagnement psychologique de la personne endeuillée, particulièrement de l’enfant, peut se révéler salutaire.
L’aide aux orphelins en cas de décès d’un parent
Chez l’enfant, la compréhension de ce qu’est la mort varie en fonction de son âge. Très jeune, il a tendance à l’associer au sommeil, à un état temporaire. Il ne prend conscience de son caractère irréversible que vers l’âge de 6 ans.
À partir de 12 ans, le choc causé par le décès d’un parent se mêle aux spécificités de l’adolescence. Il peut ainsi aboutir à des comportements particulièrement risqués (tentatives de suicides par exemple).
L’expérience du deuil de l’enfant se révèle par conséquent très différente de celle des adultes. Elle peut d’ailleurs être reportée dans le temps, avec des répercussions importantes sur son avenir.
« Si les enfants ne peuvent pas mener leur deuil à son terme, une partie du chagrin reste retenue et se manifestera plus tard. Ils ont donc besoin d’une attention particulière. »
Professeur Michel HANUS, psychiatre et fondateur de l’association Empreintes, Le Deuil
Ainsi, il est essentiel de soutenir les enfants de tout âge et d’aider les orphelins dans le deuil qu’ils traversent. C’est précisément l’une des missions centrales que souhaite mettre plus en avant la MOCF avec de futurs partenaires.
Les actions de la MOCF et des associations spécialistes
Depuis sa création il y a 130 ans, la MOCF a secouru plus de 52 000 enfants. Notre réseau s’appuie sur la solidarité intergénérationnelle pour apporter aux pupilles un soutien financier immédiat face aux difficultés matérielles du deuil. De plus, nous participons aux frais d’obsèques (PFO) en cas de décès d’un adhérent ou de son conjoint.
Nous intervenons également sur le long terme auprès des jeunes, par le biais de diverses prestations : rentes annuelles, dotation mariage, prêt d’honneur pour financer les études…
Par ailleurs, si la MOCF apporte déjà un soutien moral aux orphelins, parents et conjoints survivants en situation de veuvage, le projet est de renforcer cela en 2021.
De ce fait, pour améliorer cet accompagnement de soutien moral, nous désirons mettre en place des partenariats. Certaines structures associatives réalisent en effet un travail de fond remarquable, telles que l’association Empreintes, qui écoute et accompagne les personnes endeuillées au quotidien.
Vous souhaitez nous soutenir dans notre action auprès des orphelins ? Rejoignez le réseau d’adhérents et de bénévoles de la MOCF !